Ce matin, combien sont-ils dans le camp de Pamandzi, en attente d?€™une déportation ? Combien vont-ils survivre au naufrage, obtenant un sursis, en attendant le voyage qui leur sera fatal ? Ces comoriens arrêtés à Mayotte par la police française, seront renvoyés illégalement (voir : la résolution 3385 (XXX) / Admission des Comores à l?€™Organisation des Nations Unies et la constitution comorienne) à Anjouan avec la bénédiction de l?€™Etat comorien, sous prétexte de protéger les intérêts du pays (ou les intérêts de l?€™Etat, voire du chef) au dépend de la vie de ces innocents qui ne demandent qu?€™à vivre comme tout le monde. Arrivés au port de Mutsamudu (Anjouan), ces gens sont désorientés. Ils sont parfois obligés de mendier pour pouvoir regagner leurs villages. Certaines femmes avec leurs bébés s?€™adonnent à la prostitution pour un morceau de pain. Aucune association, aucune structure, aucun dirigeant ne s?€™occupe d?€™eux. N?€™ayant rien à Anjouan, et dans le désespoir total, ils sont « obligés » de tenter le voyage retour dans des embarcations de fortunes appelées kwassa-kwassa. Pour minimiser le coût du voyage et éviter la surveillance de plus en plus accrue des côtes mahoraises, le kwassa outre la surcharge habituelle, est obligé d?€™emprunter des itinéraires longs et compliqués. Ce qui maximise les risques de naufrages. Aujourd?€™hui, on parle d?€™au moins 7000 morts comoriens dans le bras de mer (de 70 km) séparant Mayotte d?€™ Anjouan (l?€™île la plus proche de Mayotte), depuis l?€™instauration du visa Balladur, appelé « visa de la mort », dont le 15ème anniversaire, le 18 janvier 2010 jour pour jour a été célébré à Mayotte par le président français Nicolas Sarkozy. Si l?€™Etat Comorien avait refusé en conformité avec le droit international et le droit comorien, d?€™accueillir ces pseudo clandestins, on n?€™en serait pas à déplorer ces morts. C?€™est ainsi que l?€™Etat comorien participe au génocide de Mayotte. Si aujourd?€™hui l?€™opposition comorienne, les prétendants défenseurs de la démocratie gardent un silence de cimetière sur ce génocide, c?€™est parce qu?€™ils ont l?€™intention une fois arrivés au pouvoir d?€™appliquer le même schéma génocidaire. Pour « avoir la conscience en paix », les dirigeants comoriens de tout bord répètent lamentablement et robotiquement « Il faut développer les Comores libérées, Mayotte reviendra d?€™elle-même », en faisant mine de ne pas comprendre justement que tout est mis en ?"uvre pour que cela ne se réalise pas. Le chef de l?€™Etat comorien Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, n?€™avait-il pas déclaré dans son discours du 5 avril 2008 à Anjouan (après la libération de celle-ci) : « La preuve vient d?€™être faite, une fois de plus, que nos malheurs transitent le plus souvent par Mayotte » ? Comment dans de telles conditions, peut-on développer les Comores libres ? Comme l?€™a dit Pierre Caminade, auteur du livre « Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale » : « La déstabilisation des Comores creuse un fossé économique entre Mayotte et ses soeurs, en particulier A n j o u a n (Nzwani), la plus proche. Aucun succès économique ne peut pourtant être repéré sur « l?€™île française » .Seule la perfusion de l?€™aide financière française amène un considérable différentiel de revenus, qui aspire certains Comoriens des trois autres îles vers Mayotte pour y occuper des emplois subalternes, parfois dans des conditions de quasi-esclavage. ». Ce qui est paradoxal et humiliant, ceux qui ont participé à des actes déstabilisants comme le propriétaire de Maria Galanta ou celui de Comores Aviation [/a], ne sont pas inquiétés par la justice comorienne. Combien de fois ont-ils violé le territoire comorien ? Aujourd?€™hui ils s?€™enrichissent des frais des « déplacements forcés » des comoriens de Mayotte sous un silence complice l?€™intelligentsia comorienne et de la communauté internationale. Baraka Inzouddine (rédaction wongo) Source : http://wongo.skyrock.com/